Les 200 spectateurs réunis dans la belle salle de théâtre de Drancy n'oublieront pas de sitôt cette soirée placée sous le signe de l'inclusion par le biais du sport de haut niveau. Mais pourquoi ce spectacle a-t-il suscité autant d'émotion, de joie partagée et surtout de respect de la part d'un public venu d'établissements spécialisés, de clubs locaux...
(Aude Lagarde et Alexis Champin avant le début de la séance)
Drancy a joué le jeu dans une salle particulièrement bien remplie, jeune, qui, visiblement ,ne s'attendait pas à un tel choc avec un film poignant à souhait enrichi juste avant par la découverte des acteurs de ce film présents sur le plateau. Alexis Champin pouvait savourer à l'issue d'une séance bon enfant mais aussi soucieuse de venir féliciter les sportifs qui ont brillé sur le grand écran.
(Lou la réalisatrice avec Charles-Antoine Kouakou)
-Juste avant de lancer le film, la maire Aude Lagarde a ouvert la séance par un mot d'accueil basé sur l'inclusion,, le respect avec une fierté non dissimulée pour le régional de l'étape Charles-Antoine Kouakou souvent mis à l'honneur à Drancy. C'est le champion paralympique qui a répondu avec beaucoup de justesse et aussi de déccontraction aux questions posées. Quels progrès pour ce jeune de l'IME puis travailleur social à l'ESAT des Muguets, qui allumé la vasque paralympique lors de Paris 2024. Une réussite sociale, humaine pour ce jeune qui franchit les obstacles pour un équilibre de vie qui se dessine positivement.
(Les jumelles ont dans leur viseur Les Jeux de Los Angeles)
Dans la foulée les deux soeurs jumelles Maysane et Leyna, qui ont partagé leur bonheur, leur douceur, leur enthousiasme. Deux filles extraordinaires qui ont échoué sur la dernière marche du l'ultime match de taekwondo pour obtenir le fameux billet pour Paris 2024. Deux belles personnes qui ont découvert avec un naturel réconfortant les joies du 7e art et qui ont le regard comme CAK tourné vers Los Angeles..
Il restait aux deux réalisateurs, d'une modestie touchante par rapport à ce travail de titans sur 8 ans de prendre la parole. Un suivi d'une belle grandeur d'âme au service des jeunes. Lou Marillier, une femme profondément humaine comme son compère Nick Walters ont conçu ce film comme des artisans d'un bonheur contagieux. On a senti ce contact très sain avec des jeunes qui ont bénéficié d'une réelle écoute, d'une liberté de ton et avant tout un respect d'une dignité qui pousse à la confiance totale. Touchant de voir la joie des retrouvailles de cette bande de joyeux drilles avant la projection puis une bien belle liberté de ton micro en main. . Un moment rare au niveau de l'intensité et de l'écoute d'un public sous le charme des intervenants.
La jeunesse est vraiment belle.
(Acteurs, réalisateurs et Lolona de la Ligue sport adapté)
Alexis Champin avait prévu de regrouper 13 intervenants à la fin du film venus d'horizons différents d'une ville de Drancy très axée sur le sport. Dans ce bonheur palpable, la joie du public de venir toucher leurs idoles a pris le dessus sur une nouvelle salve de questions. Avec beaucoup d'intelligence, les acteurs de la vie de la cité ont compris que les selfies, les embrassades, les autographes ont pris là aussi le dessus sur les discours. Une joyeuse farandole humaine qui a déferlé dans un théâtre joyeux, vivant, bon enfant. Charles-Antoine et ses deux copines jumelles ont nagé dans un bonheur contagieux. On a senti chez Lou et Nick une joie enfantine. Ce film, qui a nécessité une patience d'ange et un énorme travail sur du long terme, constitue un film qui espérons deviendra une référence tant l'intelligence des sentiments éclabousse une classe naturelle qui donne à ce film une bouffée d'optimisme réconfortante. A nos côtés pendant le film, Charles-Antoine Kouakou nous a glissé à l'oreille quelques secrets de fabrication sur des scènes qui semblent avoir bien plu au champion paralympique comme un petit déjeuner très copieux, filmé où CAK a puisé avec délice sur des croissants "mon pêché mignon" avoue t-il qui a permis à Sandrine Destouches, la psy, de faire comprendre au champion la nécessité d'une alimentation équilibrée. Dans ce film, tout coule de source avec une légèreté certes mais aussi une grande profondeur d'âme qui donne aux sportifs une vraie valeur sur l'échiquier de la reconnaissance. Quelle belle leçon donnée aussi par l'entraîneur Vincent Clarico qui a montré une bien belle grandeur d'âme dans son approche pédagogique.
Un film gai, entraînant mais qui a tiré sur pas mal de spectateurs ravis une petite larme par les sentiments dégagés. Lou et Nick pouvaient arborer un large sourire à la fin de la projection dans cette joie collective et contagieuse. Leur mission a été au-delà des espérances.
Pascal Pioppi